.
Accueil » Publications » L'obsolescence programmée

L'obsolescence programmée

Portrait robot

Analyse n°193 de Michel Dejong - décembre 2013


Qui n’a déjà pas fait l’expérience d’un appareil électroménager qui tombe en panne peu de temps après la fin de la garantie légale ? Certes, cela peut arriver. Quand c’est occasionnel, on appelle ça de la malchance. Quand, à plus grande échelle, cela devient fréquent voire récurrent, ce n’est plus de la malchance, ni une coïncidence. Cela relève d’une stratégie économique et commerciale.

Les appareils électroménagers de nos parents et grands-parents avaient une durée de vie bien plus longue que les appareils actuels. Il n’était pas rare de conserver certains appareils plus de 20 ans. Aujourd’hui, le cap des 10 ans tient déjà de l’exploit. Pourquoi ? Est-ce la conséquence des avancées technologiques ? L’électronique, toujours plus présente dans les appareils, les rendrait-elle plus fragile ? On peut effectivement reconnaître que les composants électroniques, toujours plus miniaturisés, sont plus sensibles aux chocs, aux variations de température, aux champs électromagnétiques… que des composants purement mécaniques. Mais cela n’explique pas tout.

La durée de vie de la plupart des biens de consommation est désormais réduite délibérément par les fabricants afin d’inciter le consommateur à en racheter des neufs. Cette pratique est appelée l’obsolescence programmée. L’Agence (française, ndrl) de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, (ADEME) définit celle-ci de la façon suivante :

"La notion d’obsolescence programmée dénonce un stratagème par lequel un bien verrait sa durée normative sciemment réduite dès sa conception, limitant ainsi sa durée d’usage pour des raisons de modèle économique" 1.

Ces techniques peuvent notamment inclure "l’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non compatibilité logicielle" 2.

Dans cette première publication, après avoir défini ce qu’est l’obsolescence programmée, en l’illustrant par quelques exemples, et présenté les différentes formes qu’elle peut prendre, nous examinerons ses différents impacts.

Dans une seconde publication (à paraître en 2014), nous envisagerons les alternatives et les moyens de lutte contre l’obsolescence programmée.

Lire la suite de la publication


1 « Étude sur la durée de vie des équipements électriques et électroniques - rapport final », Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), juillet 2012, http://ademe.typepad.fr/files/dur%C3%A9e-de-vie-des-eee.pdf, p. 15.
2 « L’obsolescence programmée ou les dérives de la société de consommation », Centre européen de la consommation, http://www.europe-consommateurs.eu/fileadmin/user_upload/eu-consommateurs/PDFs/publications/etudes_et_rapports/Etude-Obsolescence-Web.pdf, p. 3.


Biochimiste, licencié en sciences de la santé publique, Michel Dejong est animateur au sein du pôle Éducation permanente « Consommation durable » du CPCP.

Dernières publications
”L’absence” d’erreurs judiciaires en cour d’assises et le projet Bénéfice du Doute - Une plongée dans le système judiciaire criminel belge de Axel Winkel

Répression du mouvement écologiste - Quand l'autorité publique bafoue le droit international de Boris Fronteddu

L'autorité du discours austéritaire - Cache-misère du renoncement politique ? de Boris Fronteddu

Autorité des machines - Et entreprise de soi de Anna Constantinidis

Ni dieu, ni maître, ni patron, ni mari - Aux fondements de la pensée anarchiste de Boris Fronteddu

Squat, pratique de la désobéissance civile - Les ambiguïtés de sa récupération par l'autorité de Olivia Martou

Inceste - Autorité et emprise de Clara Van Der Steen

Le potentiel autoritaire - Un produit « normal » de nos sociétés de Axel Winkel

Éducation permanente ou conditionnement social ? - Penser l'éducation permanente à travers ses potentielles dérives de Maïa Kaïss

Airbnb - Une multinationale au-dessus des lois ? de Boris Fronteddu