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Parfums d’intérieur ou poisons d’intérieur ?

Quels impacts sur notre santé ?

Analyse n°310 de Michel Dejong - octobre 2017 Consommation durable


La publicité pour les désodorisants d’intérieur et les parfums d’ambiance est omniprésente. D’innombrables spots télévisés nous promettent une maison non seulement débarrassée de ses mauvaises odeurs mais, qui plus est, parfumée aux senteurs printanières ou autres.

Chaque seconde, 220 euros de désodorisants et autres parfums d’intérieur sont vendus dans le monde. Ce marché est en pleine croissance.1 Ces produits sont-ils pour autant sans impact sur notre santé et sur notre environnement ? C’est la question que pose cette analyse.

Mais d’abord, qu’est-ce qu’un parfum d’ambiance ?

"C’est un produit de consommation qui émet une fragrance dans l’air intérieur afin de créer une ambiance ou de masquer une (des) odeur(s)."2 Dans le commerce, on trouve ces produits sous diverses formes :

  • les produits à dégagement immédiat : les aérosols, les vaporisateurs et autres sprays ;
  • les produits à dégagement lent : stick up, gels, mèches, huiles et huiles essentielles ;
  • les diffuseurs électriques ;
  • les bougies parfumées ;
  • l’encens : en bâtons, en cônes…3

Les fabricants de ces produits veulent convaincre par tous les moyens les consommateurs qu’une maison parfumée contribue au bien-être et à la détente. Ils promettent des senteurs agréables et l’élimination des mauvaises odeurs, allant même parfois jusqu’à prétendre "purifier" l’air.

Commençons par rétablir une vérité : ces désodorisants ne suppriment pas les mauvaises odeurs et ne purifient aucunement l’air, ils dissimulent en fait les odeurs sous une couche de fragrances agréables.4 Mais il faut bien se rendre compte qu’on charge ainsi l’atmosphère de la maison d’une couche supplémentaire de substances chimiques plus ou moins naturelles.

Ces substances viennent donc en réalité polluer l’air intérieur. On peut vraiment parler de pollution intérieure. Les désodorisants ne sont évidemment pas les seuls responsables de cette pollution (voir encadré), mais ils viennent incontestablement s’y ajouter.

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1 « Bougies parfumées, encens, sprays désodorisants : inoffensifs pour notre santé ? », RTL.be, 30 septembre 2015, [en ligne :] http://www.rtl.be/info/magazine/sante/bougies-parumees-encens-sprays-desodorisants-bonne-ou-mauvaise-idee--758592.aspx, consulté le 12 juillet 2017.
2 C. Ouellette, « Parfums d’ambiance, bougies parfumées, éliminateurs d’odeurs… Cachez ces produits que je ne saurais sentir ! », Ecohabitation.com, 16 mars 2017, [en ligne :] http://www.ecohabitation.com/actualite/nouvelles/parfums-ambiance-bougies-parfumees-eliminateurs-odeurs-cachez-produits-ne-saurai, consulté le 19 juillet 2017.
3 C. Deschamps, G. Starquit, « Parfums d’ambiance et désodorisants - Polluants masqués », Tests Santé, n°64, janvier 2005, p. 16-20.
4 C. Deschamps, R. Sas, « Parfums d’ambiance : n’en faites pas une utilisation régulière », Tests Santé, n°117, novembre 2013, p. 28-31.


Biochimiste, licencié en sciences de la santé publique, Michel Dejong est animateur au sein du pôle Éducation permanente « Consommation durable » du CPCP.

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