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Oh sweet-shirts !

Les dessous de l’industrie de la fast fashion

Analyse n°332 de Clémentine Tasiaux - juillet 2018 Consommation durable


Pour certains d’entre nous, s’habiller est un moyen d’expression. De la coupe aux couleurs, les vêtements que nous portons peuvent en dire long sur qui nous sommes. Notre style vestimentaire nous permet en effet de nous affirmer, de nous démarquer, ou au contraire de souligner notre appartenance à un groupe. Que l’on porte un costume-cravate, un sarouel ou pull à capuche, le message que nous renvoyons n’est pas le même. En nous habillant, nous véhiculons tous une certaine image qui peut être analysée et interprétée par l’autre en quelques minutes à peine.1 D’ailleurs, cet homme que vous avez croisé ce matin dans le métro en chemise blanche, impeccablement repassée, il avait l’air d’un travailleur plutôt sérieux, n’est-ce pas ? Surtout à côté de ce garçon du même âge en short et au t-shirt délavé... Et cette dame, un peu plus loin, avec ses vêtements amples et ses bijoux en bois, elle doit plutôt manger bio, vous ne pensez pas ?
Sans nécessairement le vouloir, notre look vestimentaire contribue à véhiculer des représentations, erronées ou non, de notre personnalité.2 D’où l’envie, voire la nécessité, pour certains, de renouveler sans cesse leur garde-robe afin de soigner leur image. Cependant, bien souvent, prendre soin de sa garde-robe se traduit par l’acquisition de nouvelles pièces qui viennent s’ajouter aux vêtements achetés l’an passé, remplissant de plus en plus nos tiroirs et nos étagères. Et cela, les grandes enseignes de mode l’ont bien compris. Les magasins tels que H&M®, Zara®, Primark®, Pull and Bear® et bien d’autres regorgent de vêtements à prix réduits et dans l’air du temps. Il y en a pour tous les goûts ! Rendus de plus en plus avantageux à la fabrication comme à l’achat, ces pièces de mode voient leur quantité augmenter dans les rayons avant de terminer chez nous, dans nos armoires. À tel point que le poids moyen de la garde-robe annuelle des Belges est presque passé du simple au double en moins de dix ans.

Mais que se cache-t-il dans les coulisses de l’industrie qui fait gonfler nos garde-robes à vue d’œil ? Quels sont les mécanismes qui ont permis de rendre la mode, autrefois réservée à une élite économique, si accessible ? Et quelles sont les conséquences de cette augmentation massive de la commercialisation des vêtements ? Au travers de cette analyse, tentons de découdre les fils de l’industrie de la mode.

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1 J. Gentry, S. Gupta, W. Gwozdz, K. Steensen wielsen, The relationship between fashion and style orientation and well being, Copenhagen : Copenhagen Business School, « Mistra Future Fashion Report », mai 2017, [en ligne :] http://mistrafuturefashion.com/wpcontent/uploads/2017/11/D3.1.1.2-Style-versus-fashion-and-wellbeing.pdf.
2 H. Garner-moyer, « Le poids de l’apparence physique dans la décision d’embauche », Le Journal des Psychologues, 257, 2008/4, p. 53-57.


Clémentine Tasiaux, titulaire d’un diplôme en Sciences de la population et du développement et responsable formations au CPCP.

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