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Le bien-être au travail

Ré-engager les salariés ?

Analyse n°380 de Marine Keresztes - août 2019


A priori, nous cherchons tous à être heureux. Or, il s’avère que nous passons actuellement la majorité du temps sur notre lieu de travail. Dès lors, pourquoi ne pas chercher une part de bien-être dans notre activité professionnelle ? Pourquoi ne pas envisager de se pencher sur notre qualité de vie au travail à l’image de celle que nous poursuivons au quotidien ?
Les risques psychosociaux liés au travail sont de plus en plus présents aujourd’hui et conduisent régulièrement à des situations extrêmes telles que le burn-out. Marie-Sarah Delefosse l’évoquait dans une analyse précédente, ce syndrome est de plus en plus répandu au sein de la population et a des conséquences tant sur la santé que sur l’économie. 1 L’absentéisme et le stress au travail engendrent une perte de productivité pour les entreprises et représentent un coût non négligeable pour la sécurité sociale. Selon l’Agence européenne pour la Santé et la Sécurité au travail, celui-ci s’élèverait à 25,4 milliards d’euros, uniquement dans l’Union européenne.2 Un chiffre qui donne le tournis…
Au regard de telles conséquences, il faut se demander s’il n’est pas possible d’agir en amont, au sein même de l’entreprise, pour mettre en place les conditions optimales garantes du bien-être au travail ?
C’est précisément le sujet de l’étude "State of a global workplace", lancée en 2017 par l’Institut Gallup, sur la qualité de vie au travail et l’engagement des salariés. Il ressort de cette étude que, parmi l’ensemble des travailleurs actifs sur la planète :

  • 15 % des travailleurs sont engagés. Ce sont des personnes qui sont heureuses à l’idée d’aller travailler. Elles sont hautement impliquées et enthousiastes vis-à-vis de leur travail et de leur lieu de travail ;
  • 67 % sont des salariés désengagés. Ces personnes ne ressentent pas d’attachement à leur travail ni à l’entreprise. Elles y accordent du temps mais n’y mettent ni énergie ni passion. Elles viennent travailler pour récolter un salaire mais ne prennent, globalement, pas d’initiatives ;
  • 18 % sont des employés activement désengagés. Ils sont malheureux au travail et en veulent à l’entreprise de ne pas satisfaire leurs besoins. Ils font connaître leur mécontentement et peuvent potentiellement saboter le travail accompli par leurs collègues engagés. 3

Ce constat est édifiant : à travers le monde, c’est près de 85 % des travail-leurs qui ne se sentent pas investis dans leur environnement de travail 4 et qui se désengagent de celui-ci. A priori, la plupart des employés ne se sentent pas désengagés quand ils postulent et sont embauchés. 5 Nous pouvons donc nous poser deux questions :

  • Qu’est-ce qui a contribué au désengagement des salariés ? Est-ce une fatalité liée à la nature humaine ou existe-t-il des raisons spécifiques communes à tous ces employés ?
  • Quelles actions l’entreprise peut-elle mettre en place pour remédier au désengagement de ces employés ?

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1 M.-S. Delefosse, Le burn-out : un syndrome en soif de reconnaissance, Bruxelles : CPCP, Analyse n°330, 2018, [en ligne :] http://www.cpcp.be/publications/burnout-professionnel, consulté en janvier 2019.
2 Burnout et travail, Bruxelles : Conseil supérieur de la Santé, Avis n°9339, 2017, [en ligne  :] https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fps-health_theme_file/css_9339_burn_out_zisa4_full.pdf, consulté en juin 2019.
3 State of the Global Workplace, New York  : Gallup, 2017, [en ligne  :] https://www.gallup.com/file/238082/State%20of%20the%20Global%20Workplace_Gallup%20Report.pdf?utm_source=StateoftheGlobalWorkplaceReport&utm_ medium=downloadreportemail&utm_campaign=StateoftheGlobalWorkplaceReport-10182017&utm_content=DownloadreportNow-CTA-1, consulté en avril 2019.
4 Par environnement de travail, on entend milieu professionnel au sens large comprenant à la fois les locaux de la société mais également l’organisation générale de l’entreprise.
5 I. Getz, B.  Carney, Liberté et Cie, Paris : Flammarion, Clé des champs, 2016, 483 p.


Marine Keresztes est chercheuse au CPCP. Titulaire d’un master en architecture et urbanisme, spécialisée en anthropologie et sociologie urbaine, elle est sensible aux sujets intégrés au cœur des théma-tiques du logement et de l’éducation aux médias.

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