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Le magasin participatif et coopératif

Ou comment endiguer le statut de mangeur passif

Analyse n°395 de Karin Dubois - janvier 2020


Nous avons tous vu défiler sur notre mur Facebook l’une ou l’autre petite vidéo de Brut Nature ou de Up le mag ventant cette initiative citoyenne qu’est le magasin participatif et coopératif.
Qu’ils ont l’air heureux tous ces coopérants qui consacrent trois petites heures par mois de leur temps à l’organisation de ce magasin. Qu’ils nous donnent envie ! Surtout qu’ils ont un argument qui ne peut que nous parler : le panier de la ménagère est 20 % moins cher que dans un autre magasin ! Waouw ! Ça c’est sûr, ça vaut la peine de sacrifier quelques heures de son temps. En plus cela crée des liens. L’on peut préparer les commandes avec un voisin du village, mettre les produits en rayon avec une concitoyenne bienveillante. Et si le groupe de coopérateurs se sent une vocation écologiste, l’on peut y acheter des produits en vrac, consommer des fruits et légumes issus d’une agriculture raisonnée voire bio (et si possible locaux) et pourquoi pas proposer des ateliers bricolage ou zéro déchets histoire de renforcer le lien social des habitants. Tout est possible puisque c’est aux participants d’impulser le projet selon une philosophie qu’ils élaborent de manière collective.
Ce type de commerce parait tellement séduisant que le CPCP a décidé de mener une petite enquête dont les résultats seront déclinés en deux publications. Celle-ci s’interroge sur les raisons de créer un tel magasin ainsi que sur les valeurs qui portent ce type de projet citoyen. Et puisque les animateurs du CPCP ont pour vocation de travailler avec un public fragilisé, notamment sur le plan économique, l’on se devait de s’interroger sur la pertinence d’un tel projet en ce qui les concerne ; « le magasin participatif et coopératif est-il une solution contre la précarité alimentaire ? », les vidéos susmentionnées sont-elles fiables ? Peut-on raisonnablement rêver d’une transition alimentaire favorable aux plus précarisés ? Ou nous vend-on du rêve ?

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Diplômée en Sciences Politiques, en Sciences du Travail et en communication, Karin Dubois est une formatrice enthousiaste, orientée vers la consommation et le développement durables.

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