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Le livre, l'expo, les auteurs


« Des murs entre les hommes »
Le livre et l’expo

Au gré d’un périple autour du monde de deux ans qui les a menés de Tijuana à Belfast et Jérusalem en passant par le Maroc, l’Inde et le Pakistan, Alexandra Novosseloff et Frank Neisse sont allés à la rencontre des peuples vivant près de ces murs pour mieux comprendre de quoi est faite leur existence. Ils en ont rapporté un récit, riche en anecdotes et observations, qui allie le ton alerte du carnet de voyage au recul d’un essai de géopolitique. Ils ont également rapporté une série de photos qui montrent la réalité de ces murs qui sont encore « en activité » aujourd’hui, plus de 25 ans après la chute du mur de Berlin.

Un livre a été publié en 2015 (nouvelle édition) à Paris, à la Documentation française ; sa version espagnole est sortie en mars 2011 à Bogota (Université Red Alma Mater) et à Tijuana (Colef) ; et sa version japonaise est en cours de réalisation.

Ces photos ont fait l’objet d’une première exposition au Musée international de la Croix-Rouge (septembre 2008 / janvier 2009) et au Centre du patrimoine arménien à Valence (octobre 2009 / janvier 2010). D’autres expositions dans des Instituts français (Berlin, Sofia, Mexico, Tijuana, Amman, Mayence, Niamey, Vienne, Innsbruck) ou dans des universités à l’étranger (Bogota, Pereira, Panama) ont suivi en 2009 et 2010. De nouvelles expositions ont été organisées en 2011 et en 2012 : République tchèque, Grèce, Corée du Sud, Haïti, Colombie, Inde, Kenya, Singapour, Bangalore, Dubaï, Ethiopie.

Entre janvier et avril 2013, la Founders’ Gallery de Calgary (Canada) a organisé une exposition de 90 photos. En 2014, des expositions ont été organisées dans le réseau des Alliances françaises en Argentine, au Kosovo, dans l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, au Canada, et au Centre d’art contemporain (Matadero) de Madrid. En 2015, des expositions ont eu lieu en Espagne et en Ukraine.

Ce reportage photographique inédit et insolite concerne huit murs, autant de cicatrices qui contredisent un monde prétendument globalisé et ouvert :

la zone démilitarisée entre la Corée du Sud et la Corée du Nord ;
la ligne verte qui coupe l’île de Chypre ;
les lignes de paix en Irlande du Nord ;
le Berm, mur de sable qui traverse le Sahara occidental du nord au sud ;
la barrière construite entre les Etats-Unis et le Mexique ;
les barbelés des enclaves espagnoles de Melilla et de Ceuta au Maroc ;
la barrière électrifiée sur la ligne de contrôle entre le Pakistan et l’Inde ;
le mur de séparation entre Israéliens et Palestiniens.

Ces murs sont les signes tangibles de la permanence des tensions de notre monde dit globalisé, les témoins d’une actualité internationale brûlante et de conflits inextricables gelés par l’histoire.

Entre protection et séparation

A court terme, le mur remplit les fonctions de protection et de sauvegarde. Mais, seul, il ne peut être suffisamment efficace. Il doit être lui-même gardé. En fait, il protège moins qu’il ne sépare : au-delà de l’aspect sécuritaire, c’est bien la séparation d’avec son voisin, d’avec son semblable qui est l’objectif.

Entre résignation et contournement

L’enceinte est d’abord perçue comme un obstacle infranchissable. Avec le temps, des stratégies de contournement sont alors envisagées. L’appel de l’autre, le rêve d’un monde et d’un ailleurs meilleurs l’emportent souvent sur les dangers encourus pour franchir ce rempart. Les photographies de chacun de ces murs montrent avant tout leur réalité et celle du quotidien des gens qui vivent « à l’ombre » de ces murs contraignants.

L’exposition invite ainsi à réfléchir sur les murs qui séparent des hommes, tant physiquement que mentalement. Elle questionne la vision de l’Autre comme inconnu, incompris, dangereux, qui pousse à s’emmurer pour s’éloigner de lui et le rejeter ainsi pour ne plus le voir. Elle invite aussi à découvrir des zones de crise aux antagonismes idéologiques profonds et parmi les plus complexes du monde, tous réunis pour la première fois en un même espace.

A travers la permanence de l’édification de murs, l’exposition souligne non seulement l’ambiguïté de la mondialisation, basée sur la notion de libre-échange, mais surtout témoigne des nouveaux enjeux sécuritaires : contrer des menaces asymétriques, transfrontalières et déterritorialisées, comme le terrorisme, l’immigration illégale ou les réseaux liés à la criminalité organisée. A travers les clivages qu’elles illustrent, ces photographies relatent des tranches de vie humaines où affrontements, échecs et séparations se côtoient.

Les auteurs

Alexandra Novosseloff est docteur en science politique (Université de Paris-Panthéon-Assas), chercheure invitée à l'International Peace Institute à New York. Spécialisée dans le domaine des Nations Unies et des opérations de maintien de la paix, elle est également photographe indépendante intéressée par les zones de post-conflit (www.alexandranovosseloff.com).

Frank Neisse travaille au sein du Service extérieur d’action européenne (SEAE) de l’Union européenne. De 2001 à 2008, il a été déployé auprès de différentes opérations de maintien de la paix de l’ONU et missions de gestion de crise de l’Union européenne dans les Balkans et au Sahara occidental, en qualité de conseiller politico-militaire.

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